Les présidents des commissions des affaires étrangères des États baltes et de la Pologne: le projet de loi concernant le protocole secret du pacte Molotov-Ribbentrop présenté à la Douma est une tentative déplorable de réécrire l’histoire

(25.06.2020.)

Les présidents des commissions parlementaires des affaires étrangères de la Pologne, de la Lituanie, de la Lettonie et de l’Estonie ont fait, jeudi 25 juin, une déclaration commune concernant le projet de loi présenté à la Douma d’État de la Fédération de Russie; ce projet prévoit de révoquer et d’annuler la décision du 24 décembre 1989 du Congrès des députés du peuple d’Union soviétique condamnant le protocole secret du pacte Molotov-Ribbentrop. Par cette déclaration, ils expriment leur position sur le présent projet de loi qui constitue une tentative de la Russie de déformer l’histoire.

La déclaration énonce que le protocole secret du pacte Molotov-Ribbentrop a ouvert la voie au recours illégal à la force contre les pays voisins: la perte de l’indépendance de la Lituanie, de la Lettonie et de l’Estonie, le partage de la Pologne entre l’Allemagne et l’Union soviétique, la guerre de l’Union soviétique contre la Finlande et la violation de l’intégrité territoriale de la Roumanie. Ce protocole a ouvert la voie à la Seconde guerre mondiale qui a fait des dizaines de millions de morts, des camps de concentration nazis et l’holocauste, l’une des atrocités monstrueuses commises contre l’humanité. Il a entraîné la perte de l’indépendance et de la souveraineté dans notre partie de l’Europe, en privant nos peuples de leurs droits fondamentaux et civiles pendant plusieurs décennies.

Dans leur déclaration, les présidents des commissions des affaires étrangères considèrent que la proposition de loi fédérale fondée sur l’initiative du député Zhuravlev n’a aucune incidence sur la condamnation du pacte univoque Molotov-Ribbentrop et de son protocole secret, interprétés dans le cadre du droit international comme étant illégaux. En plus, cela n’a aucune incidence sur l’évaluation historique. Cette initiative sera lue comme une tentative déplorable du révisionnisme historique fait aux dépends de la commémoration des victimes.

M. Rihards Kols, président de la Commission des affaires étrangères de la Saeima, souligne que le projet de loi contient une interprétation des événements historiques contraire aux événements bien connus confirmés par les faits et les documents historiques. “C’est une tentative de déformer l’histoire pour justifier les crimes sanglants commis par les régimes totalitaires du XXe siècle, à savoir le nazisme et le stalinisme. De telles tentatives sont particulièrement dangereuses car elles cherchent non seulement à excuser, mais à soutenir la politique actuelle menée par la Fédération de Russie envers l’Ukraine, la Géorgie et la Moldova, afin d’ouvrir la voie aux violations futures du droit international et aux menaces à l’indépendance et à la souveraineté des pays voisins”.

Les présidents des commissions des affaires étrangères exhortent la Douma d’État de la Fédération de Russie et ses organes à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour fonder les relations avec ses voisins sur le droit international, sur le respect de leur souveraineté et leur intégrité territoriale, sur la restauration de la confiance dans les relations internationales et sur le bon voisinage dans notre partie de l’Europe. La première étape indispensable sur cette voie, serait de renoncer à l’examen de la proposition susmentionnée.

La déclaration concernant le projet de loi qui prévoit de révoquer et d’annuler la résolution du 1989 “Sur l’évaluation politique et juridique de l’accord de non-agression entre l’Union soviétique et l’Allemagne” exprime l’espoir que les députés de la Douma seront en mesure d’agir de manière aussi courageuse que leurs prédécesseurs en 1989. La déclaration a été signée par: M. Zbigniew Rau, président de la Commission des affaires étrangères du parlement polonais, M. Juozas Bernatonis, président de la Commission des affaires étrangères du parlement lituanien, M. Rihards Kols, président de la Commission des affaires étrangères du parlement letton, et M. Enn Eesmaa président de la Commission des affaires étrangères du parlement estonien.

 

Service de presse de la Saeima

Sestdien, 23.novembrī