Vendredi 12 novembre, dans une lettre commune adressée aux institutions de l’Union européenne (UE) et aux dirigeants de l’OTAN, les présidents de nombreuses commissions des affaires étrangères et européennes des parlements nationaux européens condamnent fermement l’attaque hybride menée par le régime du Président de Biélorussie Alexandre Loukachenko, aux frontières orientales de l’UE et de l’OTAN.
Dans cette lettre, adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, au président du Conseil européen Charles Michel, et au secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, il est indiqué que, Loukachenko jouait un rôle décisif dans la mise en place d’une voie de migration artificielle et l’utilisation cynique des migrants, en essayant de déstabiliser la Pologne, la Lituanie, la Lettonie et toute l’UE afin de faire pression et d’obtenir la fin des sanctions décidées contre son régime.
“Le régime biélorusse utilise les personnes comme arme pour déstabiliser ainsi les pays voisins et l’ensemble de l’Union européenne. Nous devons réagir de manière systématique et coordonnée, afin de prévenir la possibilité qu’une tierce partie, - pays ou organisation -, utilise le système de migration et d’asile de l’Union européenne dans le but de faire pression ou faire chanter l’Union européenne et ses États membres”, fait valoir M. Rihards Kols, président de la Commission des affaires étrangères de la Saeima, en soulignant qu’il est nécessaire de renforcer la résilience de l’UE aux attaques hybrides et d’élaborer une réglementation correspondant à la réalité et aux défis d’aujourd’hui.
Mme Vita Anda Tērauda, présidente de la Commission des affaires européennes de la Saeima, indique que la Lettonie condamne fermement les opérations de la guerre hybride menées par le régime Loukachenko aux frontières de la Lituanie, de la Lettonie et de la Pologne avec la Biélorussie. “L’utilisation des migrants de pays tiers pour atteindre ses buts politiques est absolument inadmissible, contraire à l’éthique et inhumaine. Nous appelons les organisations internationales à évaluer la responsabilité d’Alexandre Loukachenko et de son régime quant à l’utilisation des personnes migrantes en les forçant, de manière brutale et en utilisant les armes de guerre, de franchir illégalement la frontière extérieure de l’Union européenne”, signale-t-elle, en précisant qu’un tel acte nécessite une action conjointe et concertée de la part des États membres de l’UE et des organisations internationales.
Dans leur lettre, les présidents des commissions accueillent favorablement les efforts de la CE tendant à trouver des solutions à la crise migratoire. Parallèlement, les parlementaires accentuent la nécessité d’adapter immédiatement le cadre juridique européen et d’élaborer les instruments d’un financement suffisant pour pouvoir réagir et arrêter l’utilisation illégale des migrants dans les buts politiques et de lancer une menace hybride.
La lettre exhorte à mettre en œuvre des sanctions à l’égard des aéroports biélorusses et créer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Biélorussie. De même, elle appelle à appliquer les sanctions à tous les sociétés aériennes internationales qui transgressent cette exclusion. Les présidents des commissions appellent également à effectuer des investigations si, et dans quelle mesure, les pays tiers sont impliqués dans le soutien des agissements illégaux du régime Loukachenko.
Les parlementaires appellent à ouvrir la procédure internationale judiciaire punissant les crimes perpétrés à grande échelle par Loukachenko et les représentants de son régime contre le peuple biélorusse.
La lettre poursuit en déclarant que l’UE doit adopter des mesures économiques et diplomatiques strictes afin de prévenir tout risque pour l’unité, et qu’il est indispensable d’élaborer les contre-mesures afin de prévenir de futures provocations ou tentatives de semer la méfiance et de provoquer des conflits entre les États membres de l’UE.
La présente lettre a été signée par M. Rihards Kols, président de la Commission des affaires étrangères de la Saeima, Mme Vita Anda Tērauda, présidente de la Commission des affaires européennes de la Saeima, les présidents des commissions des affaires étrangères et européennes des parlements lituanien et estonien. Elle a été signée, en outre, par les présidents des commissions des affaires étrangères ou européennes des parlements tchèque, slovène, ukrainien, hongrois, roumain, français, polonais, allemand, britannique et irlandais, ainsi que par le président de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen.
Le Bureau de l’Assemblée balte (AB) a aujourd’hui adressé, pour sa part, une lettre au président du Parlement européen, à la présidente de la Commission européenne et au président du Conseil européen, pour exprimer une vive inquiétude face aux attaques hybrides menées par le régime Loukachenko contre la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et l’ensemble de l’UE. La lettre a également été signée par M. Jānis Vucāns, président de l’AB, chef de la délégation lettonne auprès de l’AB.
Il est indiqué dans celle-ci que la façon, dont agit le régime Loukachenko, démontre qu’une approche différente de l’UE est nécessaire dans les questions migratoires. La situation dans les zones frontalières lituanienne, lettonne et polonaise met en évidence la nécessité d’une solidarité accrue au niveau européen et d’une compréhension commune des États membres concernant les engagements, les objectifs et l’approche, pour faire face à cette menace commune que représente le régime biélorusse, échappant déjà au contrôle, ne respectant pas la communauté internationale et étant prêt à utiliser des vies humaines pour atteindre ses buts.
Dans sa lettre, le Bureau de l’AB demande, aux États membres de l’UE, une position ferme et claire pour faire conjointement face aux provocations du régime Loukachenko et de la Russie. De même, l’AB appelle à prendre des mesures concrètes au niveau de l’UE, afin d’apporter tout le soutien nécessaire à la Lituanie, la Lettonie et la Pologne dans la protection de la frontière extérieure de l’UE.
Service de presse de la Saeima