Jeudi 16 janvier 2020, la Saeima a adopté la décision sur 80 ans de l’occupation de la Lettonie et sur la non-acceptabilité de la déformation de l’histoire de la Seconde guerre mondiale.
Dans sa décision, le Parlement de la République de Lettonie souligne la non-acceptabilité des tentatives de la Fédération de Russie de nier la réalité historique concernant les causes de la Seconde guerre mondiale de son déroulement et de sa fin, en essayant ainsi d’atténuer la responsabilité de l’Union soviétique dans la survenance de la guerre en Europe et de relativiser les crimes commis par le régime soviétique totalitaire.
La Saeima signale que les tentatives, déployées par les fonctionnaires de la Fédération de Russie de réviser le contenu de l’histoire internationalement reconnue, en essayant, de manière tendancieuse, de justifier des actes accomplis par l’Union soviétique à l’égard de la souveraineté et de l’intégralité territorial des autres pays, sont contraires aux principes de justice historique et de bon voisinage avec la Russie.
Par ailleurs, la Saeima indique, qu’au nom de la commémoration des victimes du totalitarisme et pour l’avenir commun de l’Europe, la Lettonie continuera d'apporter sa contribution à la mise en œuvre de l’interprétation objective de l’histoire, tout en attirant l’attention de la communauté internationale sur les tentatives de réviser l’histoire de la Seconde guerre mondiale et de justifier les actes d’agression, ce qui peut mettre en danger le fonctionnement des normes internationales et l’environnement de sécurité européen en général.
Dans leur décision, les parlementaires constatent que l’année 2020 est la date anniversaire de 80 ans de l’agression de l’Union soviétique contre la République de Lettonie, de son occupation et annexion, qui se sont produites le 17 juin 1940, en ignorant le droit international et les engagements internationaux, ainsi que le droit constitutionnel letton.
La décision fait également valoir, que le 8 mai 2020 est la date anniversaire des 75 ans écoulés depuis la fin de la Seconde guerre mondiale en Europe, épisode dont avaient résulté la capitulation de l’Allemagne nazie et la liquidation de l’un des régimes totalitaires les plus féroces. Toutefois, la fin de la guerre n’avait pas conduit à la libération de la Lettonie et des autres pays d'Europe centrale et orientale, contrairement aux pays de l’Europe occidentale. La Lettonie a été soumise, une seconde fois, au pouvoir totalitaire de l’Union soviétique.
La Saeima rappelle que les deux régimes totalitaires, celui de l’Allemagne nazie et celui de l’Union soviétique communiste, en violant, le 23 août 1939, le droit international et leurs engagements internationaux de l’époque, par conclusion du Pacte de non-agression entre l’Allemagne et l’URSS, appelé pacte Molotov-Ribbentrop (pacte Hitler-Staline) et comportant un protocole secret, étaient convenus de déterminer leurs domaines d’influence en Europe centrale et orientale, en provoquant ainsi la Seconde guerre mondiale.
De même, la Saeima rappelle qu’en 1940 l’Union soviétique a occupé la République de Lettonie, s’est appropriée, en peu de temps, son avenir politique et a réalisé son annexion, laquelle a été suivie de répressions massives: des crimes, des arrestations et déportations, le transfert de nombreux ressortissants de l’Union soviétique vers la Lettonie, la russification, les tentatives de détruire l’identité nationale lettone, le déclin sensible de l’importance de la langue et de la culture lettones.
Dans sa décision, le Parlement de Lettonie est persuadé, qu’en rendant moins important le rôle du pacte Molotov-Ribbentrop, condamné par la communauté internationale, dans le déclanchement de la Seconde guerre mondiale et en niant le fait de l’occupation et de l’annexion, une atteinte au fondement constitutionnel de la Lettonie est portée; de même, la communauté internationale est induite en erreur sur rôle de l’Union soviétique dans le déclanchement de la Seconde guerre mondiale. Par conséquent cela présente un risque pour l’ordre international.
La Saeima soutient également que, seule une attitude honnête et équitable envers son histoire et celle des autres peuples peut promouvoir le développement de bonnes relations entre les États, basées sur un partenariat d’équivalence, et en conséquence, construire un environnement international harmonieux.
Par prise de cette décision, le Parlement de Lettonie invite la Fédération de Russie, en tant que pays succédant aux droits et aux engagements de l’Union soviétique, à reconnaître l’occupation et l’annexion de la Lettonie, ainsi qu’à cesser de procéder à un révisionnisme politiquement motivé et à cesser de déformer l’histoire.
Dans sa décision, la Saeima appelle la communauté internationale à prêter son attention et à examiner d’un regard critique les tentatives de la Fédération de Russie de réécrire l’histoire de la Seconde guerre mondiale ainsi que celles de justifier l’occupation et l’annexion de la Lettonie.
Service de presse de la Saeima