Dans le cadre de la situation en Biélorussie, la déclaration commune des délégations lettone, estonienne, lituanienne, danoise, islandaise, norvégienne, finlandaise et suédoise (NB8), datée du 4 septembre, soutient fermement, à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), le peuple biélorusse sur la voie de la démocratie pluraliste suite aux élections présidentielles.
“Nous exhortons les gouvernements des États membres du Conseil de l'Europe à soutenir les réformes visant à renforcer les institutions démocratiques biélorusses, ainsi que soutenir la société civile, y compris les médias indépendants. Nous appelons le Conseil de l’Europe à mettre en œuvre ses connaissances et son expérience afin d’apporter, en coopération avec les autres partenaires internationaux, son soutien sans réserve à la Biélorussie dans ses efforts qu’elle déploie pour atteindre la démocratie pluraliste et pour mettre en œuvre des réformes constitutionnelles”, déclare Mme Inese Lībiņa-Egnere, cheffe de la délégation lettone auprès de l’APCE, se référant à la communication précitée.
Dans leur communication, les parlementaires font valoir que le droit de participer à des élections libres est l’une des valeurs fondamentales de la démocratie, et les libertés de réunion et d’expression sont les droits fondamentaux de l’homme. La communication souligne notamment que l'action des autorités biélorusses viole tant les normes des droits de l'homme internationalement reconnues, que des principes démocratiques.
Elle exprime ses préoccupations concernant les répressions et les actes de violence contre les membres de la société civile et les représentants des médias indépendants, au cours, ainsi qu’avant et après, des élections présidentielles; elle condamne les actes de violence perpétrés par des brigades spéciales de police, la violence et la brutalité des autorités à l’égard des manifestants.
“Le dialogue avec la société civile et les reformes contribueront au développement de la Biélorussie, et l’aideront à promouvoir des relations de voisinage avec les pays de notre région”, ont noté les parlementaires des pays baltes et nordiques, en regrettant vivement que la Biélorussie ne faisait pas partie des pays membres du Conseil de l’Europe, et que son statut d'invité spécial demeurait suspendu.
La communication exhorte les autorités biélorusses à cesser immédiatement le recours à la force et les poursuites, à libérer toutes les personnes arrêtées illégalement, à réhabiliter les prisonniers politiques libérés et les rétablir dans leurs droits civils et politiques, ainsi que d’enquêter, sans tarder de manière transparente, les actes de violence perpétrés par des autorités répressives. Les autorités biélorusses sont appelées à garantir le respect des principes démocratiques, des droits de l’homme et des droits fondamentaux, conformément à la Déclaration universelle des droits de l'homme et aux instruments internationaux et régionaux des droits de l’homme ratifiés par la Biélorussie.
De surcroît, la communication invite le gouvernement biélorusse à ouvrir immédiatement un dialogue avec l’opposition et la société civile, à éviter de nouveaux actes de violence et à mettre en œuvre des changements que les Biélorusses estiment nécessaires. Elle l’encourage, en outre, à entamer un dialogue pacifique concernant les modifications de la loi électorale.
Les parlementaires ont initié de tenir une nouvelle élection présidentielle conformément aux normes internationalement reconnues, en garantissant, à l’opposition, un accès équitable à tous les médias contrôlés par le gouvernement, et en autorisant l’opposition à participer, à des conditions égales, aux élections. Ils ont également initié de mettre en place des conditions équitables et loyales à tous les candidats lors de l’organisation de la campagne électorale, ainsi que de garantir la présence d’observateurs internationaux et la représentation, à tous les niveaux des commissions électorales, des supporteurs de tous les candidats à l'élection.
Dans leur communication, les parlementaires de NB8 ont également appelé les forces d’autres pays à s’abstenir de s'immiscer dans les processus démocratiques intérieurs de la Biélorussie. La déclaration réaffirme notamment son soutien indéfectible à la souveraineté du pays, à la prospérité et aux droits fondamentaux en Biélorussie.
Le Conseil de l’Europe a été institué en 1949, et peut être considéré comme la plus ancienne organisation politique en Europe, regroupant 47 États européens. Le Conseil de l’Europe veille au respect des droits de l’homme, de la démocratie parlementaire et à la primauté de l’état de droit; il vise à l’harmonisation des standards sociaux et juridiques, à développer les connaissances sur l’identité européenne, ses valeurs et la diversité des cultures européennes. La Lettonie a adhéré au Conseil de l’Europe en 1995.
L’APCE est un organe du Conseil de l’Europe qui veille au respect des droits de l’homme, de la démocratie et de la primauté de l’état de droit, ainsi qu’au développement des connaissances sur la diversité des cultures européennes; elle traite des questions sociétales européennes, œuvre au renforcement de la stabilité démocratique en Europe, tout en soutenant les reformes politiques, législatives et constitutionnelles.
En 1993, le statut d’invité spéciales de l'APCE a été attribué à la Biélorussie, toutefois, ce statut a été suspendu en 1996, suite au référendum populaire sur le renforcement des pouvoirs présidentiels, organisé par Alexandre Loukachenko; l’APCE a considéré ce référendum comme non démocratique.
NB8 réuni cinq pays nordiques, Danemark, Islande, Norvège, Finlande et Suède, et trois pays baltes, Lettonie, Lituanie et Estonie.
Service de presse de la Saeima