Dans leur déclaration collective faite le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Mme Daiga Mieriņa, Présidente de la Saeima, et ses 16 homologues des autres pays, appellent à restituer aux femmes afghanes leur voix.
« Dans de nombreuses régions du monde, les jeunes filles et les femmes sont prises en otage par des cultures, des religions et des guerres différentes. Elles n’ont pas accès à des soins de santé adéquats, à des articles d’hygiène et à l’éducation qui est autant importante. Il est inacceptable que nous soyons revenus à une époque où la voix des femmes est délibérément réduite au silence en leur refusant l’accès à l’éducation. L’éducation doit devenir une opportunité, pas un objectif », souligne Mme Mieriņa.
Dans leur déclaration, les présidentes des parlements se réfèrent au premier article de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, qui dispose que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. « Cependant, les Afghanes sont privées de leurs droits fondamentaux et de leur humanité dans leur propre pays. Ces derniers mois, le nouveau décret sur ʺla prévention du vice et la promotion de la vertuʺ a planté le dernier clou dans le cercueil des libertés des femmes. Désormais, il leur est interdit de sortir seule de chez elles, de faire entendre leur voix en public, de déclamer un poème. Leur crime ? Être femme. Leur faute ? Exister. » affirment-elles en précisant que les jeunes filles et les femmes n’ont plus le droit de chanter ; elles n’avaient déjà plus toute la liberté d’apprendre ou d’enseigner.
L’Afghanistan est aujourd’hui l’unique pays à interdire l’éducation aux filles de plus de 12 ans et aux femmes. Selon les données de l'UNESCO, 80% des Afghanes en âge de fréquenter l’école, soit 2,5 millions, sont privées de leur droit à l’éducation. « Les jeunes filles afghanes ne doivent pas être privées de leurs droits fondamentaux universels ! Ne nous berçons pas d’illusions sur la nature archaïque et théocratique du régime taliban qui nie l’humanité et la dignité des femmes. C’est un crime, une persécution systématique fondée sur le genre qui écorche toutes les consciences, et en particulier les nôtres comme femmes politiques et Présidentes des parlements nationaux. » dit la déclaration.
Les auteures de la déclaration exhortent le régime taliban à abroger immédiatement le décret mentionné et toutes les autres lois discriminatoires. « Nous n’abandonnerons jamais les femmes afghanes. Nous continuerons à être les porte-voix de celles qui sont réduites au silence », déclarent-elle tout en notant que la diplomatie parlementaire doit plus que jamais œuvrer en faveur des femmes. Elles réaffirment leur détermination à rester vigilantes et intransigeantes pour que nos gouvernements poursuivent leur mobilisation pour les droits fondamentaux des Afghanes et pour que l’aide humanitaire perdure et se renforce, car elle demeure essentielle.
« Nous nous engageons à défendre les droits des femmes là où ils sont piétinés et annihilés: en Afghanistan bien sûr, mais aussi en Iran, et partout où les fanatismes et les obscurantismes les menacent. Et ce jusque dans nos propres pays où les mouvements anti-droits gagnent du terrain et où l’élimination de toutes les formes de violences envers les femmes n’est jamais acquise. Ce combat pour l’égalité, pour la dignité, pour la liberté, est celui de toutes les femmes. C’est un combat pour notre humanité commune. Nous ne cesserons jamais de le mener. » déclarent les présidentes des parlements.
Le 25 novembre est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et de nombreux pays du monde entier prennent des mesures pour sensibiliser le public à ce problème. Selon les données des Nations unies, la violence à l’encontre des femmes et des jeunes filles demeure la violation des droits de l’Homme la plus répandue dans le monde. Le 7 mars dernier, le sommet des femmes présidentes des parlements nationaux s’est tenu à Paris, où Mme Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale française, a proposé de convenir d’une déclaration collective axée sur les violations des droits des femmes et des filles en Afghanistan. La déclaration est signée par les présidentes des parlements d’Albanie, d’Allemagne, d’Angola, du Cambodge, de Chypre, d’Espagne, de France, du Québec, de Lettonie, de Lituanie, de la République tchèque, de Sao Tomé-et-Principe, de Serbie, de Slovénie, d’Uruguay, ainsi que par la Présidente du Parlement européen.
Service de presse de la Saeima